Empty ceramic bowls and plates on a dark background. Top view, copy space.

Meilleure longévité, fonction détoxifiante, trêve pour le système digestif, sensation de bien-être, régénération cellulaire ou perte de poids… La pratique ponctuelle du jeûne thérapeutique fait l’objet d’un engouement toujours plus important et justifié par les résultats scientifiques récents.
Bienvenu dans la frugalité qui fait du bien.

Ancré dans une tradition ancestrale, le jeûne thérapeutique connaît un regain d’engouement et un nouvel intérêt de la part de la recherche clinique. Inspirées par les méthodes du médecin allemand Otto Buchinger et son ouvrage phare « Heilfasten » (« le jeûne thérapeutique »), publié en 1935, les pratiques actuelles présentent plusieurs points communs…

Le jeûne doit durer plusieurs jours, idéalement une semaine. C’est un jeûne actif où le patient a une vraie activité physique – randonnée, natation, yoga, Pilates, etc. Pendant cette période, le jeûneur s’hydrate autant que souhaité et refait le plein de vitamines comme de sels minéraux avec un jus de fruits frais et un bouillon clair de légumes.

Le moins est l’ami du bien

L’humain du passé jeûnait probablement souvent, en hiver ou en cas de disette. Mécanisme connu, inscrit dans notre ADN, le jeûne a été oublié dans nos sociétés développées où la nourriture ne manque plus. A l’inverse, l’être humain moderne est suralimenté. En Occident, « les gens meurent davantage de suralimentation que de sous-alimentation » explique le Dr. Stephan Rössner, créateur de l’Unité de l’Obésité à Stockholm.

On parle aussi des « cinq trop »: on mange… trop gras, trop sucré, trop salé, trop souvent et en trop grosse quantité. C’est encore plus le cas en Suisse où, comme dans le reste de l’Europe, la nourriture s’impose au centre de toutes les activités sociales… et où les maladies cardio-vasculaires restent la cause principale (33.7%) de décès. Logiquement, jeûner est particulièrement bénéfique pour les maladies qui découlent de mauvaises habitudes alimentaires.

Des bénéfices cliniques mesurés

« Des études cliniques démontrent le bénéfice du jeûne en cas de problèmes liés au surpoids, comme l’hypercholestérolémie ou l’hypertension artérielle » explique Louis Clerc, fondateur d’Interlude Bien-être, qui propose des séjours de jeûne thérapeutique d’une semaine encadrés par des professionnels. Il précise que le jeûne « fait baisser la masse de graisse située au niveau des viscères qui est en grande partie responsable des problèmes cardiovasculaires ».

En mettant son système digestif au repos, le corps a l’opportunité de faire un bon nettoyage. La digestion consomme environ 30% de l’énergie du corps. En arrêtant la digestion, le corps peut utiliser cette énergie autrement. Alors qu’on sait depuis longtemps que trop manger facilite le vieillissement prématuré et l’apparition de maladies chroniques, les recherches récentes démontrent que la frugalité alimentaire génère toute une série de bénéfices.

water

Jeûner pour vieillir mieux

Plus largement, plusieurs études scientifiques sérieuses ont démontré que la restriction calorique permet de vivre en meilleure santé, retarde les maladies chroniques liées à l’âge et stimule l’immunité. « Jeûner deux fois par an améliore la qualité de la longévité » explique le Dr Valter Lungo, spécialiste et pionnier du domaine. On ne vit donc pas forcément plus longtemps mais mieux, en meilleure santé.

Sans attendre le troisième ou le quatrième âge, des bénéfices cliniques ont été constatés pour des patients souffrant d’inflammations articulaires, de diabète (type 1 ou 2) ou de maladies neurodégénératives. Un autre axe de recherche passionnant s’intéresse aux liens entre le jeûne ou la restriction calorique et la diminution des effets secondaires néfastes des traitements chimio-thérapeutiques.

En période de jeûne, on observe notamment une élimination des toxines, une hausse du cortisol (une hormone à l’action anti-inflammatoire), une baisse de l’insuline (hormone hypoglycémiante) et des hormones thyroïdiennes. Pour compenser l’absence d’aliment, le corps est obligé de puiser dans ses réserves de sucre et de lipide. Au niveau cellulaire, le jeûne stimule l’autophagie, mécanisme par lequel une cellule s’auto-digère, une découverte du Japonais Yoshinori Ohsumi récompensée par le prix Nobel de médecine en 2016.

En Suisse, la méthode fait son chemin. Elle n’est pas encore prise en charge par les assurances maladies. Associée au centre Interlude Bien-être, une recherche scientifique indépendante, conduite par un groupe de médecins suisses, étudie les effets métaboliques du jeûne et livrera en 2020 ses premiers résultats. Affaire à suivre.

POUR ALLER PLUS LOIN

Comments are closed.